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Potentiels lucratifs et cohésion nationale

Teresa Vena et Adrien Kuenzy
22 mars 2024

Une partie importante du tournage de « Bon Schuur Ticino » a eu lieu au Tessin. © Ticino Film Commission

Les Film Commissions participent aujourd’hui à la diversification du paysage cinématographique suisse. En renforçant leur collaboration, elles pourraient catalyser une industrie plus compétitive, tant au niveau du pays qu’à l’échelle internationale.

Au début de l’année, l’Office fédéral de la culture (OFC) a présenté la première partie de son étude intitulée « L’évolution de l’encouragement public du cinéma ». Celle-ci a révélé que le chiffre d’affaires du secteur cinématographique suisse atteint 618 millions de francs par an, dont 150 millions découlent des fonds injectés par les organes publics et fondations à vocation culturelle. L’industrie cinématographique suisse réalise donc un chiffre d’affaires de 470 millions de francs en dehors de l’encouragement de la culture, ce qui montre que le cinéma représente une forme de création de valeur économique jusqu’ici à peine prise en compte. Diverses analyses ont déjà été menées sur ce potentiel, et la Zurich Film Commission en a récemment commandé une nouvelle. Il est largement admis, comme le démontrent les résultats à l’étranger et les premières expériences, par exemple en Valais, que pour chaque franc investi, il faut s’attendre à un réinvestissement d’au moins 1,5 franc. Plus les instruments de promotion économique sont efficaces, plus ce facteur est élevé.

En 2016, l’OFC a introduit l’aide à la production cinématographique liée au site (PICS), qu’il finance seul. Les productions qui dépensent un certain montant en Suisse peuvent bénéficier d’une subvention pouvant aller jusqu’à 30 %. En ce qui concerne les projets nationaux, l’instrument s’est avéré efficace, et le budget de 6 millions d’euros prévu est plus qu’épuisé. Cependant, empêcher la délocalisation des productions nationales n’est qu’un objectif, attirer des sociétés de production étrangères en est un autre. Jusqu’à présent, la Suisse demeure financièrement peu attrayante pour celles-ci.

La Suisse est l’un des rares pays à ne pas avoir de commission nationale du film. Ainsi, les efforts de promotion des sites se fragmentent en initiatives régionales, ce qui est en contradiction avec le fait que, par ailleurs, la Confédération revendique la principale responsabilité de la promotion du cinéma.

 

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La diversité des paysages cinématographiques suisses offre de nombreuses opportunités pour les productions nationales et internationales. Des régions comme Montreux, Genève et le Jura, bien qu’à une échelle plus modeste, abritent aussi des initiatives prometteuses pour la promotion du territoire et des talents, à l’image de la Valais Film Commission et de la Ticino Film Commission, qui laissent déjà leur empreinte grâce à des projets de plus grande envergure. En parallèle, des acteurs clés tels que Fribourg Films et Film Zentralschweiz, ainsi que d’autres entités comme Balimage, Verein Zürich für den Film et Bern für den Film, contribuent à façonner cette diversité.

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