Balimage pousse pour une meilleure intégration du cinéma dans l’économie locale.

L’encouragement de la culture, conformément à la Constitution, est majoritairement du ressort des cantons. L’encouragement du cinéma, lui, incombe en premier lieu à la Confédération, et n’y jouait donc longtemps qu’un rôle marginal, voire inexistant. Or, on constate depuis peu un intérêt croissant des régions pour le secteur, en témoigne le nombre d’instruments d’aide au cinéma créés au niveau cantonal, dont certains de poids. Le canton des Grisons, par exemple, s’est réorienté dans le domaine en introduisant une série de nouvelles directives et de nouveaux instruments efficaces. Bâle avait pris un chemin similaire en 2016 déjà, avec l’approbation par les deux demi-cantons d’un crédit substantiel pour l’encouragement du cinéma. Or celui-ci vient d’être renouvelé pour la deuxième fois, ce qui témoigne d’une part de la consolidation des structures dans la région, et d’autre part de la reconnaissance par le gouvernement des succès obtenus. Il s’agit là de conditions optimales pour une nouvelle intervention de Balimage, qui demande aux milieux politiques d’intégrer à l’avenir l’encouragement du cinéma au niveau de la promotion de la place économique, au-delà de la simple promotion culturelle.

Cela fait depuis 2007 que Balimage s’engage pour les intérêts du secteur cinématographique, des efforts qui portent leurs fruits puisque l’association s’est enfin vu doter d’un financement lui permettant d’ancrer ses activités dans un cadre administratif plus solide. C’est également à Balimage que l’on doit la mise sur pied du réseau de coproduction transfrontalière CinEuro. En l’absence de l’intégration officielle aux mesures Créative Europe – MEDIA, CinEuro rapproche la région du nord-ouest de la Suisse de ses pays voisins, le long du Rhin jusqu’à Bruxelles.

 

« De bonnes conditions économiques favorisent le renforcement de l’industrie cinématographique. »
Philipp Cueni

 

Dans son rapport au Grand Conseil, Balimage argumente que l’importance du médium cinématographique va bien au-delà de la scène indépendante et des applications artistiques, soulignant notamment son application dans les secteurs économiques – par ailleurs très influents à Bâle – de la recherche biomédicale et de l’architecture. Le secteur cinématographique agit comme une interface d’expertise, et cinéma est synonyme d’innovation et de développement technologique. La création par le producteur Alex Martin, du studio de cinéma Filmstudio Basel, spécialisé dans les productions virtuelles, en est la preuve.

Balimage estime ainsi que le renforcement des conditions-cadres pour le secteur du cinéma dans la région profiterait à l’ensemble de l’économie. Le Gouvernement bâlois semble réceptif à cet argument, du moins dans la mesure où il s’est engagé à examiner, dans un horizon de deux ans, quels instruments de la promotion économique pourraient être appliqués au cinéma.

Philipp Cueni, président du comité de Balimage, relève également plusieurs facteurs qui favorisent un renforcement de l’industrie cinématographique dans la région bâloise, notamment les bonnes conditions économiques qui y règnent, une bonne desserte, sa situation frontalière, les compétences linguistiques qui y existent ou plus généralement son rayonnement culturel. Ledit renforcement pourrait se faire par exemple par le biais de la création d’une commission spécialisée ou en développant les infrastructures existantes.